/
Atelier Gravure
animé par Chris Delville
 

Le noir et le blanc, à la pointe sèche.
 
La gravure s’élabore au creuset de soi, dans l’intimité, elle n’est pas spectaculaire.
Plutôt que “dessiner sur”, on incise.
 
Avant de graver, la plaque de métal est à polir, comme un miroir.
C’est ainsi d’abord le blanc, qu’on met à fleur.
Tout ce qui n’est pas gravé, une fois imprimé, sera blanc sur le papier.
 
Sur la plaque de métal polie, on grave avec une pointe acérée, en acier :
Une pointe sèche. Plus on pousse sur la pointe plus le trait sera noir.
On ne distingue pas très clairement ce qui s’y tisse.
On le sent du bout du doigt.
De la même façon que chacun a son écriture, la touche du trait en gravure est particulière
à chacun.
 
L’image finale sera renversée au moment de l’impression.
Comme un contresens, ce qui souriait à droite sourira à gauche, ce qui penchait
à droite penchera à gauche. Ce qu’on a écrit à l’endroit est maintenant à l’envers.
On a pas tout à fait prise sur ce qui se trame dans le travail de la gravure.
Cà reste toujours un étonnement !
Le miroir d’une part de soi, sans la parade habituelle de ce que le conscient voile.
Le goût du précis, sans la précision de l’orfèvre.
 
Quand la gravure est imprimée sur papier, l’image  se révèle avec toute la sensibilité du trait.
Le noir et le blanc se défient, se côtoient l’un l’autre dans une tension d’équilibriste. Le papier, tendu comme un arc.